CARTE – Qualité de l’eau du robinet : 43% des prélèvements réalisés par France Bleu contiennent des « polluants éternels »

 
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Les « polluants éternels » sont présents dans notre eau du robinet à des taux parfois préoccupants, révèlent ce jeudi France Bleu et la Cellule investigation de Radio France. Certains des 89 échantillons prélevés contiennent même des molécules cancérogènes. Enquête sur ces polluants du quotidien.

Nous avons réalisé 89 prélèvements pour voir où l’eau était contaminée aux PFAS en France métropolitaine.
Nous avons réalisé 89 prélèvements pour voir où l’eau était contaminée aux PFAS en France métropolitaine. © Radio France – Nicolas DEWIT – cellule investigation

Dans l’air que l’on respire, les aliments que l’on mange et l’eau que l’on boit, les « polluants éternels » sont partout dans notre environnement. Les connaissances sur ces molécules chimiques créées par l’homme pour fabriquer des poêles en téflon, des imperméabilisants, des cosmétiques, des mousses anti-incendies et même du papier toilette se sont enrichies ces dernières années. Les risques pour la santé (cancers, cholestérol et système immunitaire), sont identifiés depuis le début des années 2000, certains PFAS sont même interdits dans l’Union européenne.

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Conséquence, à partir de 2026 en France, les collectivités devront obligatoirement contrôler le niveau des PFAS présents dans l’eau potable. Avant cette date, France Bleu et Anne-Laure Barral, journaliste à la Cellule investigation de Radio France, ont voulu savoir ce qu’il y a dans notre eau du robinet en réalisant 89 « coups de sonde » sur l’ensemble du territoire métropolitain. Il s’agit d’une analyse à un instant T qui donne une idée de la situation.

89 « coups de sonde » à travers la France

Chacune des radios locales de France Bleu a réalisé deux prélèvements entre le 8 avril et le 5 juin sur son territoire, en fonction de son bassin de population mais aussi de lieux où la présence de PFAS dans l’environnement était déjà connue grâce à des travaux de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) réalisés sur le sujet en 2011. Par ailleurs, la proximité entre des captages d’eau et des usines mais aussi des aéroports, des casernes de pompiers, des papeteries ou des centres de traitement de déchets ont guidé nos investigations.

Les échantillons prélevés ont ensuite été analysés par le laboratoire agréé Ianescobasé à Poitiers. Vingt-cinq « polluants éternels » différents étaient recherchés. Vingt d’entre eux sont les PFAS qui seront obligatoirement contrôlés par les collectivités dans l’eau du robinet à partir de 2026, suivant une directive européenne : au 1er janvier 2026, la somme de ces 20 molécules ne devra pas dépasser 100 nanogrammes par litre d’eau potable.